Quel est votre regard sur l’évolution des structures de l’ESS et de l’impact ?


Alexis Krycève :
Les acteurs de l’impact ont été chahutés, ils sont toujours là ! Mieux, leur préoccupation pour le bien commun, intégrée à leur organisation depuis le départ ou en chemin, s’avère visionnaire et leur donne des armes pour faire face aux crises : du sens, un alignement, une utilité pour la collectivité qu’on ressent d’autant plus lorsque la société entière est mise à l’épreuve.

Dans tous les secteurs, on observe plus que jamais le besoin de s’interroger sur sa raison d’être, son utilité sociale, son impact. Les structures de l’ESS et de l’impact, multiples, diverses par leurs tailles, secteurs, profils, ancienneté, s’affirment chaque jour davantage comme des organisations modernes et modèles, autant que des terrains d’observation et d’apprentissage. Avec le temps, en innovant continuellement et en se structurant, elles ajoutent à leur dimension d’explorateurs celle d’organisations robustes capables de répondre aux enjeux toujours plus criants de la société. Elles inspirent, si bien qu’un nombre toujours croissant d’entreprises et d’associations se créent, et parmi celles-ci, une part toujours plus importante de projets « à impact ». Inexorablement, l’engagement devient la norme.

 

ll existe beaucoup de prix et de classements dans ce secteur, qu’est-ce qui différencie le Top 50 ?

 

Alexis Krycève : Si elles ont en commun le souci de l’intérêt général et une forte capacité d’innovation, les structures de l’impact n’en sont pas moins extrêmement diverses, et interviennent sur des champs d’impact social et environnemental très variés. Un des points forts du Top 50, c’est de proposer une méthodologie permettant de regrouper ces acteurs malgré leur diversité au sein d’un même classement. La méthodologie que nous déployons, et que nous avons encore améliorée pour cette seconde édition, cherche à mettre en évidence ce que ces structures ont en commun en même temps que les spécificités liées à leur domaine d’impact. En les rassemblant, le Top 50 permet de leur donner du poids et faire parler d’une même voix des organisations sinon pas assez unifiées, dont le poids dans l’économie n’est pas toujours assez reconnu.

 

Pourquoi HAATCH s’est-il associé à l’aventure du Top 50 de l’entrepreneuriat à impact ?

 

Alexis Krycève : La raison d’être de HAATCH, c’est de faire converger les enjeux stratégiques et les engagements sociétaux des entreprises pour bâtir une économie durable et inclusive. Le fait de s’associer à l’aventure du Top 50 est, à ce titre, logique en plus d’être stimulant. D’abord, parce que nous agissons sans relâche depuis bientôt 13 ans pour démontrer le pouvoir de l’engagement comme moteur de la transformation des entreprises et de leurs modèles d’affaires. Il s’agit pour nous d’une boussole, qui renforce les entreprises tout en les aidant à résoudre la plupart de leurs difficultés. Les pure players de l’engagement que sont les associations et entreprises leaders de l’ESS sont, à ce titre, des « spécimens » passionnants à étudier. Par ailleurs, nous avons toujours associé la stratégie à la mesure d’impact dans nos méthodes d’accompagnement, car nous observons depuis le départ que les deux vont de pair pour faire progresser les organisations. La création d’une méthodologie originale d’évaluation de l’impact d’acteurs divers, intervenant sur les champs aussi variés que les candidats du Top 50, c’est enfin un défi qu’il nous intéressait de relever : cela nous permet de nous challenger, nous enrichir et  nous améliorer. Tout en essayant, modestement, de faire progresser le secteur !

 

La méthodologie a-t-elle été améliorée ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela apporte ?

 

Cécile Chapon : La méthodologie a été améliorée sur différents plans. Sur la forme, certaines questions ont été reformulées, simplifiées ou précisées pour permettre à chaque entrepreneur de répondre au plus juste et pour s’assurer que chacun avait une bonne compréhension de chacune des questions. Sur le fond, nous avons travaillé à une meilleure prise en compte de la diversité des profils de structure. Nous avons par exemple renforcé la première partie de la notation, relative à la robustesse de l’organisation, pour établir une notation équitable pour les entreprises et les associations. Nous avons également complété nos critères dans la partie impact, pour mieux valoriser les entreprises ayant connu une forte croissance de leur nombre de bénéficiaires et de l’ensemble de leurs impacts en 2020. Enfin, nous avons été encore plus vigilants sur la vérification des informations fournies, avec notamment un contrôle systématique des documents justificatifs fournis. In fine, les améliorations apportées à la méthodologie ont permis d’assurer une meilleure homogénéité dans la compréhension des questions, une plus grande neutralité entre les divers profils de structures et une meilleure fiabilité dans l’analyse des données.

 

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