Vous travaillez au sein d’une organisation, entreprise sociale, banque de développement, fond d’investissement, bailleur social, association, fondation, grande entreprise, PME, administration… et vous réfléchissez aux bénéfices d’une mesure d’impact social pour votre structure.

Riche idée ! En résumé, ils sont de deux ordres :

  • Prouver son impact :pour lever des fonds, convaincre des décideurs, rendre des comptes, valoriser son action auprès de ses parties prenantes et se faire connaître…
  • Et améliorer son impact :pour piloter son activité, orienter la prise de décisions et s’adapter aux besoins de ses bénéficiaires.

Perspicace comme vous êtes, vous savez que la mesure d’impact social, c’est le sujet chaud en 2019 : les Ashoka fellows le font depuis longtemps [1], les grandes écoles [2] [3] et universités [4] en parlent de plus en plus, les grandes entreprises [5] s’y mettent, le gouvernement en fait la publicité au travers de French Impact [6]

Il faut y aller, vous en êtes sûr, mais comment ? Et par où commencer ? That is the question.

 

REVENIR À LA RAISON D’ÊTRE DE VOTRE ACTION

 

Il existe un premier prérequis à la mesure d’impact social, profond, essentiel : revenir au cœur de ce que vous faites, réinterroger la raison d’être de l’activité que vous voulez évaluer, revenir au besoin social auquel celle-ci essaye de répondre, reprendre le « cri originel », celui qui vous a déterminé à agir.

  • Par exemple, pour l’association Simon de Cyrène [7], qui propose des maisons partagées entre personnes handicapées et valides, le cri originel est celui-ci : « « Depuis que je suis handicapé, ma plus grande souffrance, plus que le handicap, c’est la solitude. » Le cri, c’est la solitude de ces personnes et c’est la réponse à ce cri que l’on peut évaluer.
  • Il s’agit de répondre à la question suivante : Est-ce que Simon de Cyrène permet de sortir des personnes en situation de handicap adultes hors de l’isolement et de la solitude ? C’est là que l’on peut déterminer s’il y a un impact. De même, c’est par rapport à votre raison d’être que va se situer la question de la mesure d’impact.

 

Petite précision au passage : le fait de définir sa raison d’être n’est pas l’apanage des entreprises sociales. Larry Fink, dirigeant de BlackRock, plus grand gestionnaire d’actifs au monde, a par exemple lui-même encouragé toutes les entreprises à trouver leur raison d’être pour se développer de manière pérenne dans un contexte économique de plus en plus fluctuant et incertain.[8]

 

Et concrètement ?

  • Réunissez vous avec des personnes qui portent une vision historique, stratégique et opérationnelle de votre activité, et même si possible avec d’autres de vos parties prenantes, vos bénéficiaires par exemple
  • Retracez l’histoire et les origines de votre activité
  • Identifiez-le ou les besoins principaux auxquels vous essayez de répondre
  • Synthétisez en une phrase la manière unique avec laquelle votre activité répond à ces besoins. C’est votre mission, votre raison d’être.
  • Par exemple, la mission de Simplon consiste à « proposer à des publics éloignés de la formation et / ou de l’emploi des formations gratuites et intensives aux métiers en tension dans le secteur du numérique, tout en adaptant l’accompagnement et les services aux écosystèmes locaux. »

 

 

INSÉRER VOTRE PROJET DE MESURE D’IMPACT SOCIAL DANS UNE VISION STRATÉGIQUE

 

Sans vision d’ensemble, qui embrasse à la fois ce que vous avez accompli, ce que vous faites mais aussi ce que vous voulez accomplir demain, votre mesure d’impact social risque fort de ressembler à un édifice sans fondements, sans murs et sans fenêtres. Ce serait assez dommage, avouons-le.

La mesure d’impact social doit donc questionner la pertinence, l’efficacité, l’utilité de votre mission, dans la durée. Saisissez cette opportunité pour identifier en amont ce à quoi vous voulez contribuer par votre activité demain.

  • Par exemple, Alenvi, entreprise sociale de services à la personne, a pour ambition de créer un acteur de référence pour le cadre de travail des auxiliaires de vie et la qualité de l’accompagnement des personnes âgées, et souhaite accompagner plus de 10 000 bénéficiaires en 2025.
  • C’est par rapport à cette vision et ces objectifs que HAATCH a accompagné Alenvi dans la mesure de son impact social, sur l’année 2017 mais aussi en regardant quel impact potentiel aurait la structure en 2025.

 

Et concrètement ?

Posez-vous avec les mêmes interlocuteurs que précédemment cette question : « Etant donné la mission qui est la nôtre, à quoi souhaitons-nous contribuer de plus grand que nous ? »

Par exemple, la vision d’Action contre la Faim est tout simplement : « Un monde sans faim, car nous sommes la première génération à pouvoir y parvenir ».

 

 

DONNER UN CADRE À VOTRE MESURE D’IMPACT SOCIAL

 

Une fois prises en compte votre raison d’être (ce pourquoi vous existez) et votre vision (ce à quoi vous voulez contribuer), vous pouvez avancer dans le cadrage de votre mesure d’impact social et, pour cela, vous poser les bonnes questions :

  • Quels sont les objectifs principaux de votre mesure d’impact social ? Que cherchez-vous à déterminer dans cette évaluation ? À qui voulez-vous adresser les résultats ? Quels sont les publics visés ?
  • Quel est le périmètre de l’étude ? Évalue-t-on tout ce que fait l’organisation ou seulement une partie ? Une activité ? Un programme ?
  • Cherche-t-on à évaluer un impact sur une durée limitée dans le temps ?Ou à mettre en place un outil de suivi de l’impact dans la durée pour l’évaluer de manière pérenne ?
  • Voulez-vous mener une évaluation rétrospective de votre impact passé ? Ou voulez-vous évaluer le potentiel d’impact que vous aurez au bout d’un certain temps ou à certaines conditions ?
  • Quelles sont les ressources que vous pouvez consacrer à l’évaluation ? De quels moyens humains et financiers disposez-vous ? Avez-vous déjà à votre disposition des données, des études, une revue de la littérature existante sur votre sujet ?
  • Quelle est la durée que vous voulez consacrer à l’étude ?
  • Qui sont vos parties prenantes ?Vos bénéficiaires ? Vos clients (qui au passage peuvent être différents de vos bénéficiaires) ? Vos partenaires ? Vos financeurs ? Combien sont-ils ? Par quels canaux communiquez-vous avec eux ? Comment pouvez-vous les interroger ?

 

Et concrètement ?

Afin de répondre à ces différentes questions, nous vous recommandons de vous appuyer sur le Social Business Model Canvas, inspiré des travaux d’Osterwalder [9]. Cela ne mange pas de pain et cela fait réfléchir.

Nous vous invitons également à réaliser une cartographie de vos parties prenantes, en les segmentant, par profil, en caractérisant les besoins et en identifiant les relations qui existent entre eux.

 

 

CHOISIR LA BONNE APPROCHE

 

Le fait de vous pencher sur les questions précédentes vous permettra de déterminer l’approche la plus adaptée à votre besoin.

Voici quelques propositions [10] en fonction de vos objectifs :

 OBJECTIFS OUTILS 
 Identifier les changements générés pour vos parties prenantes  Théorie du changement
 Vous positionner par rapport à un référentiel Base d’indicateurs IRIS (Impact Reporting and Investments Standards) 
 Démontrer la relation de cause à effet entre votre activité et les résultats sur vos bénéficiaires  Essais Randomisés Contrôlés (ERC)
 Calculer les coûts évités  Analyse Coûts – Avantages 
 S’engager dans une approche globale et monétiser votre impact  Le retour social sur investissement (SROI)

 

EN RÉSUMÉ, VOICI QUELQUES BONNES PRATIQUES POUR AMORCER VOTRE MESURE D’IMPACT :

  • Ne pas vouloir tout faire dès le début : y aller petit à petit
  • Associer vos parties prenantes à l’étude
  • Revenir à votre raison d’être, le « cri »
  • Réfléchir à votre impact sur le temps long
  • Poser vous les bonnes questions pour cadrer votre étude
  • Adopter l’approche qui répondent à vos objectifs et à vos ressources

 

Pour en savoir plus sur la mesure d’impact social, n’hésitez pas à nous contacter : contact@haatch.fr ou même à venir nous rencontrer à la Ruche, 24, rue de l’Est. On a un rooftop à faire pâlir d’envie tout Paris.

 

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[1] McKinsey & Company, Etude d’impact de l’entrepreneuriat social, 2011

[2] ESSEC Business School, Guide du Social Return On Investment, 2011

[3] HEC, Social impact assessment strategy report, 2019

[4] Standford Social Innovation Review, A Playbook for Designing Social Impact Measurement, 2018

[5] L’Oréal, Spot, un nouvel outil pour évaluer l’impact environnemental et social des produits L’Oréal, 2018

[6] Ministère de la transition écologique et solidaire, Lancement de French Impact, 2018

[7] https://www.simondecyrene.org/

[8] BlackRock, Larry Fink’s 2019 letter to CEOs, Purpose & Profit, 2019

[9] Osterwalder, Pigneur & Clark, Business Model Generation, 2010

[10] Avise et ESSEC Business School, Petit précis de l’évaluation de l’impact social