Après vous avoir proposé un décryptage de la CSRD (disponible ici), nous vous proposons aujourd’hui un focus sur la double matérialité ! Pas de panique : cet article s’adresse à tout le monde, que vous soyez un ponte de la RSE ou que vous disiez encore “le” RSE. 😉

Le concept de double matérialité est la pierre angulaire de la CSRD, alors laissez-nous vous rappeler brièvement ce qui se cache derrière ces initiales.

La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) en anglais, ou Directive européenne sur la publication d’informations extra-financières, est la nouvelle règlementation qui encadre les exigences de reporting sur les sujets de durabilité.

Elle s’applique depuis le 1er janvier 2024 et va progressivement concerner 50 000 entreprises d’ici 2028. Avec la CSRD, ces dernières deviennent des parties prenantes incontournables de la transition : leur performance sera désormais évaluée du point de vue financier et extra financier. Exercice inédit de transparence, il est évident que le sujet préoccupe, d’autant plus que cette nouvelle réglementation fixe un niveau d’ambition relativement élevé pour des entreprises parfois encore aux prémices de leur démarche RSE.

Alors comment faire de cette obligation légale un levier de transformation pour l’entreprise ?

En vous saisissant du cadre méthodologique qu’elle fournit pour questionner la pérennité et les priorités de votre activité notamment au travers de l’analyse de double matérialité. Un outil riche qui permet d’identifier l’ensemble de ses impacts (négatifs et positifs) mais également les risques et opportunités générés par les sujets ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

 

Que dit la CSRD sur la double matérialité ?

La double matérialité est l’exercice qui permet à l’entreprise d’analyser les sujets de durabilité définis par la directive et d’identifier ceux qui sont importants pour elle, et donc ceux sur lesquels elle devra publier des données extra financières. Ces sujets de durabilité sont alors dits matériels.

Comment identifier ces sujets matériels ?

La double matérialité, comme son nom le suggère, est constituée de 2 exercices :

  • la matérialité financière qui prend en compte les opportunités et risques générés par l’environnement économique, social et naturel sur le développement, la performance et les résultats de l’entreprise et ;
  • la matérialité d’impact qui consiste à prendre en compte les impacts négatifs ou positifs (réels et potentiels) de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel.

La directive précise qu’un sujet de durabilité devra faire l’objet d’un reporting à partir du moment où celui-ci apparaît comme important (matériel) d’un point de vue financier OU d’un point de vue de l’impact.

Prenons l’exemple d’une entreprise beta, le sujet de la pollution de l’air (ESRS E2 disponible ici) sera considéré comme matériel :

  • si l’activité de l’entreprise beta génère une pollution de l’air significative sur sa chaîne de valeur (via ses sites de production, les transports utilisés dans sa chaîne logistique etc.) et/ou;
  • si la pollution de l’air génère des risques et opportunités pour l’entreprise, par exemple un risque légal et financier important lié au non respect potentiel des seuils d’émissions autorisés.

Les dimensions stratégiques de la double matérialité en 3 points :

Au-delà d’identifier les sujets sur lesquels reporter, la double matérialité permet :

  1. de sortir de son carcan et de regarder son environnement à 360°, de l’amont à l’aval de sa chaîne de valeur ;
  2. de sortir de l’urgence du quotidien en faisant un exercice de projection sur le moyen/long terme (jusqu’à 10 ans) ;
  3. d’anticiper, de s’adapter, d’innover et d’être en avance de phase.

La double matérialité : et si l’obligation devenait une occasion ?

Il est donc clair que cet exercice ne doit pas être qu’un exercice de reporting et de transparence mais que les entreprises doivent se saisir de cette opportunité pour faire converger les enjeux de durabilité et les enjeux business dans une logique de performance intégrée.

Chez HAATCH, nous pensons qu’il est incontournable de se saisir de cet exercice pour construire ou réviser sa stratégie RSE.

Vous ne pourrez pas échapper à cette contrainte règlementaire et aux coûts de mise en conformité, alors autant se saisir de l’analyse de double matérialité, pour identifier et prioriser ses impacts (négatifs et positifs), risques et opportunités. L’intérêt ? Comprendre la complexité de son environnement et générer une réflexion globale sur la pérennité de son modèle d’affaires. Plus précisément, la double matérialité apporte un regard nouveau sur la trajectoire et la stratégie de l’entreprise et vient questionner d’une manière innovante ses acquis, sa gouvernance, ses process ainsi que son offre de produits et de services.

Reprenons l’exemple de notre entreprise beta, imaginons que celle-ci dépend d’un amont agricole, alors l’exercice de double matérialité sera l’occasion de s’interroger sur les conflits d’usage autour des terres agricoles dans les années à venir, et donc de réfléchir dès aujourd’hui à la manière de réduire ce risque. Ou bien encore, elle pourrait décider de prioriser le sujet de la traçabilité de sa filière de cacao pour se prémunir d’éventuels scandales (risque réputationnel lié au travail forcé par exemple) et sécuriser ses approvisionnements auprès de partenaires de confiance (opportunité). Plus largement, avec la double matérialité il s’agit d’augmenter sa résistance aux crises (ou résilience).

Nos convictions pour amplifier le potentiel de la double matérialité :

Au cas où ce ne serait toujours pas clair, notre conviction n°1 est de ne surtout pas se laisser enfermer dans un exercice de reporting !

En effet, avec la double matérialité, on passe d’une RSE purement défensive à une RSE stratégique, intégrée au modèle d’affaires et à la performance de l’entreprise. Cela suppose d’engager la réflexion au plus haut niveau de l’entreprise, mais aussi – c’est notre conviction n°2 – d’y associer des experts et parties prenantes.

Sans grande surprise, notre conviction n°3 est que vous avez tout intérêt à vous faire accompagner par HAATCH. Pourquoi ? Car nous avons développé une méthodologie sur-mesure, stratégique, embarquante et conforme aux attentes de la CSRD.

 

HAATCH vous accompagne !

Que vous soyez soumis à la CSRD ou non…Vous souhaitez entreprendre votre première double matérialité ?  Consultez notre offre dédiée à la matrice de matérialité, ou contactez-nous directement.